Lauréate de la deuxième saison de Starter (ndlr: l'émission sur les jeunes entrepreneurs de la RTBF), Philippine Goethals a impressionné le jury par son calme, sa discrétion, mais aussi son ambition et sa détermination. Rapidement rejointe par sa sœur Emilie, elle a développé un nouveau concept hyper pratique: un corner coiffure pour un chignon (ou une coupe) réalisé en vingt minutes chrono. Installé au Woluwe Shopping Center depuis le début du mois de septembre, Up To Do ne désemplit pas. La preuve que les jeunes indépendants ont de la ressource!

Convaincue de la pertinence de son concept, Philippine décide de participer à la deuxième saison de Starter (diffusé au printemps dernier sur La Deux). «J'en garde un excellent souvenir, ce fut une expérience assez unique. J'y ai eu la chance de rencontrer des tas de personnes, mais c'est surtout grâce à cette émission que j'ai pu démarrer mon projet à grande échelle.» Pour cette jeune fille calme, avec les pieds sur terre, ce fut un sacré challenge de s'embarquer dans une télé-réalité (même si elle était nettement plus light que les autres émissions du genre) et surtout de se mettre en avant, elle qui était plus habituée à faire les choses dans son coin.

Un concept décoiffant

D'où est venue cette idée de concept de corners coiffure (voir encadré)? «De ma propre expérience,» nous répond immédiatement Philippine. Avec ses sœurs (elles sont quatre dans la famille), elles étaient en effet constamment en manque d'une coiffure sympa et rapide pour sortir le soir ou juste pour se faire plaisir. Face au manque de réponse face à leur demande, Philippine imagine un concept de coiffure rapide et pas chère. La clé de son futur succès!

Un succès immédiat et jamais démenti depuis. La force de ce concept novateur et bien dans l'air du temps? Philippine en est convaincue; c'est parce qu'elle répond à un besoin que sa petite entreprise n'a pas encore connu la crise. Aussi bien auprès des femmes bien ancrées dans la cinquantaine que des jeunes adultes. «Notre service peut attirer une tranche extrêmement large de la population. Avec évidemment plus de femmes que d'hommes, vu qu'on s'est spécialisé dans les coiffures.»

L'esprit - d'entreprendre - de famille

Née au sein d'une famille qui l'a toujours poussée à entreprendre, à relever des défis et à se débrouiller toute seule, Philippine a toujours eu cet esprit d'entreprendre dans ses gênes. «L'exemple de mes parents qui ont créé une entreprise familiale, avec mon oncle, ma tante et ma sœur, a clairement eu des répercussions sur moi. Ce n'est donc certainement pas un hasard si ma sœur Emilie m'a rejointe sur ce projet. On a reproduit en quelque sorte le même genre de schéma.»

En effet, pendant le tournage de l'émission de la RTBF, Philippine a eu la bonne surprise de voir sa sœur Emilie venir à son secours et lui proposer de s'associer pour développer le concept d'Up To Do. Une collaboration entre sœurs, une formule hyper avantageuse selon Philippine: «Le fait d'être sœurs nous donne une confiance aveugle l'une envers l'autre. Je ne sais pas ce qu'il serait advenu du projet si je m'étais associée à une amie, cela se serait peut-être moins bien passé. Ici, quand l'une de nous prend une décision toute seule, on sait parfaitement qu'il en aurait été de même si l'autre avait dû le faire.»

Les deux sœurs ayant chacune des expériences de vie différentes, elles se complètent assez bien dans leur binôme en se répartissant le travail et les différentes tâches à accomplir, Philippine (sortie de l'Ichec) s'occupant davantage de la finance et la comptabilité et Emilie de la communication sur les réseaux sociaux.

Un long fleuve tranquille?

Pour le spectateur extérieur, le parcours des deux sœurs ressemblerait presque à un long fleuve tranquille. Pourtant, on le sait; le quotidien des jeunes entrepreneurs est souvent jalonné d'embûches. Ce fut le cas aussi pour Up To Do? «Evidemment que notre parcours a été - et est toujours - semé d'embûches! Il y a tout le temps des mauvaises nouvelles, des prix qui changent et donc un plan financier à adapter, …» D'ailleurs, lors de notre visite à leur pop-up store du quartier Louise en juillet dernier, c'est la crise d'appendicite d'une coiffeuse qui leur tombait sur les bras! «Ce sont des choses qui arrivent, il faut juste réussir à rebondir et trouver d'autres solutions dans ces cas-là.»

Du 13 juin au 13 juillet dernier, les sœurs Goethals ont donc pu tester leur concept près de l'Avenue Louise avant la grande ouverture du corner dans le shopping de Woluwe, une expérience qui a largement dépassé leurs attentes et leur prouve que ce concept a encore des belles heures devant lui. «Les demandes de rendez-vous sont arrivées par centaines, un résultat inattendu et hyper positif. On a aussi remarqué que certains clients étaient revenus plusieurs fois alors qu'on est resté ouvert uniquement un mois.» Une belle réussite qui encourage Philippine à voir plus loin et, après l'ouverture du corner à Woluwe, à s'implanter dans un autre endroit de Bruxelles, mais aussi à Liège et à Anvers.