Parfois, il est possible d'allier son hobby à sa carrière professionnelle. La preuve avec Pascal Noël qui adécidé de lancer sa propre bière. Nous l'avons rencontré afin d'en savoir plus sur son parcours.
GUIDO: Devenir indépendant a-t-il toujours fait partie de tes rêves?
Pascal: J’ai toujours recherché l’indépendance et dès la sortie de mes humanités, il était clair que je devais créer mon entreprise. Je reçu une culture familiale d’entreprise. Grand-père, père, oncle, cousin étaient, et pour certains sont toujours, patrons de leur entreprise. Est-ce génétique? Est-ce l’éducation ou le hasard? Je n’en ai aucune idée, mais toujours est-il qu’après mes quelques expériences comme employé, je suis revenu à chaque fois vers un statut d’indépendant.
GUIDO: Pourquoi avoir décidé de lancer une bière axée sur le jazz?
Pascal: J’aime la bière et le jazz. L’idée d’associer le breuvage avec la musique, après mes années de travail dans le marketing et la production, était une évidence. Cela s’est fait naturellement. J’ai donc utilisé mon expérience et mon carnet d’adresse pour lancer le concept JazzBeer, un concept marketing. Associé le goût à l’instrument de musique est une nouveauté, sans parler du concept marketing de proximité qui consiste à créer un lien entre la bière et la musique qui s’exprime dans les espaces bars, culturels, festivals et autres. Une association qui reçoit l’enthousiasme du consommateur, du patron du bar ou de l'organisateur de concert en passant par les musiciens.
GUIDO: As-tu rencontré des difficultés à lancer ta propre entreprise?
Pascal: Lancer une entreprise sans capital de base, ce qui a été mon cas, doit être considéré comme étant de la folie à la limite de l’inconscience. Surtout que le projet JazzBeer est une entreprise à caractère semi-industriel. Lancer un studio graphiste est simple – un ordinateur, un GSM, une voiture et vous êtes dans le mouvement – mais vendre des palettes de bière n’est pas du tout la même approche, les investissements sont lourds et les marges faibles. Il faut des années pour créer l’équilibre budgétaire entre l’investissement et la vente et je ne vous parle pas des bénéfices. Il faut donc un travail de titan pour prouver aux institutions et aux banques que votre projet est porteur. Vous êtes en permanence dans l’incertitude et toujours au bord de la faillite, votre entreprise prend toute la place et ne laisse aucune place à autre chose, sûrement pas à une vie de famille. Et il faut surtout se préparer à assumer l’échec, ce dernier est toujours plus accessible que la réussite. Lancer une entreprise n’est que difficulté, il faut le savoir et surtout le vivre.
GUIDO: Quelles ont été les différentes étapes nécessaires au lancement de ton activité?
Pascal: J’ai commencé par coller les étiquettes à la main sur les bouteilles et assumer l’ensemble des rôles. Etre patron d’entreprise à balayeur en passant par le marketing ou la représentation. J'ai passé un an et demi à présenter le concept dans les jazz clubs, la niche qui a créé la reconnaissance de JazzBeer. La deuxième année s’est tournée vers la recherche de partenaires et le développement. Créer le lien entre l’entreprise, les banques et les aides de la Région Wallonne pour renforcer le positionnement et le développement de JazzBeer, c’est la principale tâche d’aujourd’hui. Après deux années d’existence, on parle de fusion ou de reprise par des structures plus importantes… Les négociations sont en cours.
GUIDO: Quelles sont tes principales satisfactions à être ton propre patron?
Pascal: Tout dépend de ce qui se passe dans votre entreprise, il y a des jours quand tout va mal, je regrette mon choix et ma position. Quand vous recevez l’intérêt d’une société japonaise pour l’exportation de votre bière, il est entendu que c’est valorisant et motivant. J’attends donc la totale réussite pour vous dire clairement ma satisfaction.
GUIDO: Etre indépendant n'est-il pas trop difficile financièrement?
Pascal: Pour être clair, il vaut mieux démarrer avec un capital de base. Je ne conseille à personne de commencer comme moi. A refaire, je monte mon dossier, je vais présenter mon projet aux institutions compétentes pour espérer des budgets. Après acceptation du dossier et réception des budgets, je lance l’entreprise. Je ne conseille à personne de lancer son entreprise sans une telle situation. Dans le cadre d’un projet semi-industriel, il faut des capitaux de base. Sans cela, c’est presque du suicide.
Plus d'infos sur www.jazzbeer.be
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