La belle e-aventure d'Amaury
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La belle e-aventure d'Amaury

Catégorie: Starters

Dès qu'on l'aperçoit, dans le café près de la Bourse où il nous attend, avec ses cheveux blonds bouclés et négligemment habillé d'une veste à capuche, il nous fait immédiatement penser à Mark Zuckerberg, le créateur du légendaire réseau social Facebook. Et c'est bien dans l'informatique et les nouvelles technologiques qu'Amaury Lesplingart est actif car, depuis quelques mois, il a lancé (avec son associé, Alexis Lecomte) Twusic, une application pour diffuser gratuitement de la musique sur Twitter. Retour sur le parcours de ce self-made-man à qui on souhaite le même succès que celui rencontré par son homologue américain.


Malgré un goût très modéré pour les études qu'il a arrêtées très tôt, le moins que l'on puisse écrire est qu'Amaury Lesplingart ne s'est pas pour autant tourné les pouces et s'est très vite plongé dans une carrière professionnelle florissante. Après avoir débuté à 16 ans chez NRJ, il se retrouve cinq ans plus tard parachuté directeur technique de Fun Radio. «J'y ai été à l'instinct, à la tchatche, sans aucun bagage, et ça a fonctionné. J'ai donc appris pas mal de choses sur le tas.»
 
«Il faut absolument se démarquer des autres agences web»
 
Au bout de quatre ans chez Fun Radio, Amaury aspire à d'autres choses et crée en 2011 l'agence web 56k avec un de ses potes (Alexis Lecomte). «C'est parti d'une vieille idée commune. On travaillait tous les deux dans l'informatique, on concevait des sites web, … Vu qu'on ne trouvait pas d'agence web pour nous engager, on s'est dit: pourquoi ne pas la créer nous-mêmes?» Et c'est ainsi qu'est né 56k, sans portefeuille clients, avec 6000 euros piochés sur leurs deux comptes, sans aide extérieure. Etant donné que cette somme ne couvre que le salaire du premier et du deuxième mois, la pression est très vite montée pour les deux compères: «il fallait donc rapidement trouver un client, lui réaliser un site web et aussi se démarquer par rapport aux autres agences», ce qui n'est pas aisé quand on connaît le nombre d'agences web à Bruxelles qui font du bon travail dans ce domaine.
 
Amaury tient également à préciser que 56k est la seule agence bruxelloise à accepter des clients start-up, qui n'ont donc pas d'argent au départ, mais ont envie de développer un projet sur Internet. «On leur propose un plan d'aide, étalé sur un an, qui leur permet d'avoir un bon produit sans avoir à s'occuper du technique. C'est cette différence qui nous permet de survivre parmi toutes les agences Internet de Bruxelles.»
 
Alors que 56k fait du développement web pour des clients, leur deuxième société, LemonLab, lancée également cette année, est exclusivement destinée à s'occuper de l'édition et du développement de Twusic, nouvelle application permettant aux utilisateurs Twitter de partager leur musique plus aisément avec leurs followers (voir encadré).
 
«Avec Alexis, on s'est marié pour cinq ans. Il faut donc éviter les petites copines jalouses!»
 
Même s'ils étaient amis à la base, monter une société à deux peut être autant avantageux qu'un inconvénient. Qu'en pense Amaury? «On peut se remonter le moral mutuellement en cas de coup de mou. On s'est marié ensemble pour les cinq prochaines années, clairement. Même si c'est un peu bizarre entre deux garçons, ça marche pas mal. Il ne faut pas non plus avoir de petite copine jalouse, parce que ça peut créer des problèmes vu qu'on passe plus de temps ensemble qu'avec elle!» Tel un vieux couple, leur journée est d'ailleurs bien structurée: levés tôt, les deux amis travaillent pendant toute la matinée chacun chez eux. A midi, ils se retrouvent chez Amaury où ils développent jusqu'à trois ou quatre heures du matin. Le but à long terme étant de trouver des bureaux convenables et d'engager des employés, si le succès est au rendez-vous.
 
C'est assez exceptionnel pour être souligné, les deux créateurs de Twusic ont toujours réussi à se payer un salaire alors que leur entreprise n'a même pas encore soufflé sa première bougie. «Ce n'est pas facile tous les mois; il faut parfois faire des dépannages informatiques, mais on ne peut pas passer à côté de ça car c'est de l'argent qui rentre sur le compte. C'est la réalité économique qui est ainsi faite: à la fin du mois, s'il n'y a pas une certaine somme d'argent sur notre compte, on ne se verse pas nos salaires. Si on ne se verse pas notre salaire, on ne paie pas notre loyer. Et si on ne paie pas notre loyer, on a nos propriétaires sur le dos. ça ne peut donc pas arriver, on fait donc tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter de telles situations.» Jusqu'à aller démarcher les commerçants de leur quartier pour leur proposer leurs services! Sans oublier de consacrer une bonne partie de son énergie actuellement à leur projet-phare: Twusic et ses possibles applications futures.
  
TWITTER + MUSIC = TWUSIC!
 
L'idée
«L'idée m'est venue il y a deux ans, sur mon canapé, alors que je surfais sur Twitter. Je trouvais cela fastidieux de rechercher sur YouTube les musiques que mes amis tweetaient. Et je me suis dit: pourquoi on ne faciliterait pas cet échange de musique sur ce réseau social? J'étais certain qu'il y avait là une idée à creuser. Après huit mois de travail, on a réussi à pondre un moteur qui soit capable de lire un tweet et d'en sortir un titre-artiste.»
 
La marche à suivre
«Pour tous les utilisateurs de Twitter, un simple click sur le gros bouton bleu de notre page d'accueil et l'application est lancée. A ce moment-là, tous les hashtags #nowplaying sont immédiatement transformés en vidéos YouTube et sont consultables par n'importe qui sur le profil. A partir de là, cela fonctionne exactement comme Twitter, il suffit d'aller sur les comptes de ses amis et de profiter de leur musique. C'est calqué sur Twitter sauf qu'il n'y a que de la musique.»
 
Un succès
«On a déjà plus de 1000 utilisateurs et la plateforme est même plus active la nuit que le jour grâce aux utilisateurs du monde entier. On a même été pris de court sur le côté hispanique. On avait pensé au néerlandais, au français et à l'anglais, mais pas vraiment à l'espagnol ou le portugais. Il a donc fallu rectifier le tir et chercher parmi nos contacts qui étaient capables de maitriser ces deux langues.»
 
Plus d'infos sur twusic.com

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