Dans cette rubrique, nous partons à la rencontre d'un jeune entrepreneur qui a choisi de se lancer en tant qu'indépendant. Dans ce numéro, nous dressons portrait de Delphine Bodart qui a décidé de quitter sa carrière dans le social pour ouvrir sa propre fromagerie, La Cabanière, à Sombreffe.

Le déclic…
«Bien que mon travail au CPAS me plaisait, j’ai continué à étudier tout d’abord en m’orientant vers des études intrinsèquement liées à mon domaine d’activité avant de m'orienter petit à petit vers des matières plus ciblées et n’ayant que très peu de lien avec mon métier. J’ai donc suivi des formations dans le domaine vinicole dans un premier temps, ce qui a permis à mon rêve de prendre petit à petit forme et de devenir un projet, une idée plus concrète. Après de longues années de réflexion, le projet d’ouvrir une fromagerie a pointé doucement son nez, car le fromage est un très bon ami du vin.»

Le concept…
«Les Cabanières étaient le surnom donné aux ouvrières qui travaillaient à la fabrication et aux soins des fromages de Roquefort. Les ouvrières se reposaient jadis dans des cabanes situées ici et là dans le village. C'est ainsi que j'ai baptisé mon commerce dédié en premier lieu aux fromages, mais qui vend également des vins, des légumes, quelques bières, des produits artisanaux, …»

Au départ…
«Il y tout d’abord les démarches administratives à régler telles que l’inscription en tant qu’indépendante à titre principale auprès d’un guichet d’entreprise, informer la mutualité, enregistrement à la TVA… A cela s'ajoutent des démarches "marketing" comme la réalisation de flyers, de cartes de visite, la publication dans le bulletin communal…»

Ses premiers pas…
«Le plus difficile selon moi durant ces premières semaines a été de prendre mes marques dans un nouvel espace, de m’y retrouver dans mon aménagement. Gérer les commandes de fromages et autres produits avec les fournisseurs n'est pas non plus évident. Je le fais un peu à l’aveugle, sans avoir beaucoup d’idées sur le nombre de clients qui passeront la porte. Le rythme est également soutenu, mais cela s’apprend et avec le temps le corps s’y fait! Ce qui m'offre le plus de satisfaction, c’est de travailler avec des produits que j’apprécie, communiquer avec les clients et faire partager ma passion du vin et du fromage à un maximum de gens. J'ai aussi évidemment beaucoup moins de temps pour moi et pour ceux qui m’entourent, mais je commence à m’organiser et à m’aménager du temps pour pouvoir lâcher prise par rapport au travail. Car si le travail est important, il y a beaucoup d’autres choses qui le sont aussi et que je ne veux pas laisser tomber…»

Son quotidien…
«Il faut se lever de bonne heure pour préparer l’ouverture du magasin. La semaine, j’ouvre à 10 heures, ce qui me permet d’arriver entre 7 et 8 heures et me laisse le temps de réassortir les comptoirs frigos, de sortir de la chambre froide les fruits et légumes afin de les exposer, de faire quelques démarches administratives, … Dès l’ouverture du magasin, j'accueille et je sers les clients. Entre ceux-ci, c’est principalement du rangement, nettoyage, travail administratif et comptabilité. Si au tout début, il était difficile pour moi de gérer le travail administratif, aujourd’hui je tente de le réaliser durant la journée pour pouvoir être libre le soir de toutes ses contraintes.»