Héloïse Ferrara vient de débuter dans le monde de la mode. Elle se débrouille pour réussir à se faire connaître en tant que styliste à Liège. Elle veut montrer une nouvelle facette du stylisme et vise les podiums internationaux. Chaque défilé est pour elle une réussite qui lui permet d’avancer petit à petit dans ce monde d’artistes. Guido Magazine l’a rencontrée pour découvrir comment une jeune styliste arrive aujourd’hui à se développer.
GUIDO: D'où venez-vous?
Héloïse Ferrara: Tout d’abord, j’ai fait quatre ans de vidéographie à l’Académie Beaux-arts de Liège (ESAL) ce qui m’a permis d’acquérir des compétences au niveau graphisme, composition, … Ensuite, je me suis enfin décidée à prendre des cours de stylisme. C’était un rêve de petite fille. Pour cela, je suis allée à l’IFAPME au Château Massart en cours du soir. Je viens de sortir en juin 2012 et j’ai décidé de continuer et de ne pas lâcher prise. J’ai essayé de me trouver des stages et des concours. Pour le moment je suis toujours au stade «je m’éclate», je réalise vraiment des créations que j’aime.
GUIDO: Comment avez-vous eu l’idée de devenir styliste ?
Héloïse Ferrara: Quand j’avais 12 ans, je commençais déjà à faire des dessins de stylisme. Je n’avais pas réellement la technique et je n’avais pas non plus l’envie de l’apprendre. Quand on a 12 ans, on n'a pas spécialement envie de faire de la couture et ce genre de choses. J’ai abandonné le projet par curiosité intellectuelle. Je suis allée vers d’autres thèmes, notamment dans la vidéo artistique de manière globale. Ensuite, l’idée du stylisme est revenue. J’étais à un âge où on se dit «c’est le moment de le faire sinon on ne franchira jamais le pas.» J’ai fait ce choix par envie.
GUIDO: Aujourd’hui, en Belgique, est-il facile de percer dans le monde de la mode?
Héloïse Ferrara: Je pense que ce n’est pas un métier facile parce qu’il faut beaucoup de motivation. De plus, les horaires sont assez spéciaux. Il y a des périodes de suractivité lors desquelles je n’ai quasi plus de vie. Je ne dors plus, je ne mange plus, je ne fais plus que du stylisme. D’un autre côté, il y a des périodes de creux et donc de repos. Aujourd’hui, grâce aux réseaux sociaux et aux médias, un styliste peut percer assez rapidement dans le milieu de la mode. Ça commence toujours à petite échelle. Pour le moment, je participe surtout à des projets artistiques d’entraide entre des personnes qui n’ont pas beaucoup de moyens et qui essayent de percer dans le stylisme. Actuellement, j’ai mon petit succès liégeois qui commence tout doucement à s’étendre jusqu’à Bruxelles.
GUIDO: Y a-t-il beaucoup de concurrence dans ce métier?
Héloïse Ferrara: Comme dans tous les métiers. Cependant, je pense que c’est peut-être plus compliqué dans le domaine artistique. Au niveau financier, au départ, c’est plutôt l’artiste qui s’autofinance. Je pense, de manière globale, qu’un artiste ne commence pas à faire de l’argent avant dix ans. On a la chance de faire ce qu’on a envie. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde.
GUIDO: Quels ont été vos modèles?
Héloïse Ferrara: J’aime bien Karl Lagerfeld au niveau du stylisme pur. Par contre, son rapport à la maigreur me dérange. Un autre artiste qui me plait, c’est Jean Paul Gaultier. J’ai vraiment apprécié son époque Madonna (bustier surpiqué). J’adore également le travail d’Alexander McQueen, d’Iris Van Herpen et aussi de Gareth Pugh.
GUIDO: Comment caractériseriez-vous vos créations? Vous inspirez-vous de créations d’autres stylistes?
Héloïse Ferrara: C’est difficile de répondre à cette question. Je pense qu’un artiste réalise des créations presque de manière inconsciente. Ses thèmes sont induits par ses goûts de base. Ce n’est pas une question d’inspiration par rapport à d’autres stylistes, mais plutôt par rapport à ses propres goûts. Dans mon cas, j’avais des affinités avec les films de science-fiction des années 80 que j’ai mêlées avec des choses très classiques (bustier des années 1900).
GUIDO: De quelle carrière rêvez-vous?
Héloïse Ferrara: Je suis encore dans mon évolution, j’apprends encore et je pense qu’on apprend tous les jours. J’aimerais appréhender le stylisme comme quelque chose de social. J’ai envie qu’il soit accessible à tous. Pour le moment, c’est la crise, on manque peut-être de moyens mais pas de créativité. Je m’imagine plus une carrière dans le milieu de l’art plutôt que dans le stylisme à proprement parler. Dans mes créations j’adore faire des mises en scène. Pour moi, le stylisme est un spectacle en lui-même. Je veux faire ce qui m’éclate et me laisser mener au gré du vent. J’aimerais bien me faire connaître internationalement, mais certainement pas de la manière conventionnelle d’un autre styliste.
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